CCUS : Soutenir l’ambition de neutralité carbone
Par Leila Faramarzi et Ali Meschi Amoli
Les technologies CCUS (captation, utilisation et stockage du carbone) sont essentielles pour assurer une croissance industrielle propre et atteindre l’objectif de neutralité carbone.
Un large consensus, international, se dégage sur le fait que le CCUS jouera un rôle central dans les nouvelles filières énergétiques, notamment dans la production d’hydrogène bleu. Les technologies CCUS sont également les seules options existantes pour décarboner profondément des secteurs clés de l’économie tels que la production d’acier et de ciment où le dioxyde de carbone (CO2) n’est pas uniquement produit par les processus de chauffage mais est également un sous-produit de processus de conversion chimique. À ce titre, on estime le CCUS devrait représenter 9 % des réductions cumulées d’émissions d’ici 2050.
Récemment, les technologies CCUS ont pris de l’ampleur grâce à de nouveaux plans d’investissement tels que le « Green Deal » européen et à des engagements internationaux renforcés en matière de climat. Pour jouer un rôle efficace dans la décarbonisation de l’économie, le CCUS aura besoin d’un soutien politique durable pour être déployé à grande échelle. L’augmentation du nombre de projets devrait entraîner d’importantes réductions de coûts, grâce notamment aux économies d’échelle et aux savoir-faire acquis.
CCUS : une technologie qui a fait ses preuves
Le sujet de la captation de carbone fait régulièrement l’objet de gros titres enthousiastes, mais la technologie en elle-même n’est pas nouvelle. Nous comptons actuellement 19 projets CCUS déjà en installation, dont la majorité sont dédiés aux activités de récupération assistée du pétrole (EOR) par le CO2, principalement en Amérique du Nord.
La Norvège a également une longue expérience du stockage offshore du CO2, grâce aux opérations réalisées dans les champs de Sleipner et Snøhvit. L'expérience acquise sur ces projets existants fournira des informations précieuses pour ceux en préparation.
Objectif zéro émission : développer la chaîne de valeur du CCUS
Grâce à l’appui des politiques et aux programmes de financement gouvernementaux partout dans le monde, le CCUS a récemment opéré un virage en faveur du stockage géologique dédié de CO2. Plusieurs projets de ce type devraient entrer en service dans un avenir proche, notamment Northern Lights en Norvège, Net Zero Teesside au Royaume-Uni, le port de Rotterdam aux Pays-Bas, CarbonNet en Australie et Wabash CarbonSafe aux États-Unis.
Avec cette technique, le CO2 est séparé et capté à partir des gaz de combustion industrielle puis comprimé en phase dense. Cela permet de le transporter par citernes, navires ou pipelines (onshore ou offshore). Enfin, il peut être injecté en toute sécurité et stocké de manière permanente dans des formations géologiques souterraines profondes, telles que des aquifères salins ou des gisements de pétrole et de gaz épuisés.
Le développement de hubs et de clusters de CCUS régionaux sera un levier important permettant d’intensifier cette activité. La construction d’une infrastructure de cette importance nécessitera un investissement significatif. Elle exigera également que les différents acteurs s’alignent et travaillent en étroite collaboration : producteurs d’énergie, entreprises industrielles et autorités publiques.
Le succès réside dans l’efficacité. Un lien source unique – puits unique est moins flexible et plus cher qu’un réseau CCUS qui inclura le captage du CO2 provenant des installations industrielles d’un cluster, son transport vers des plateformes de collecte et enfin vers les sites de stockage.
Le savoir-faire de Vallourec pour relever les défis techniques et saisir les opportunités
Pour assurer un déploiement sûr et rentable de tels projets, il est essentiel de diminuer le risque sur l’ensemble de la chaîne de valeur du CO2 et de l’infrastructure requise. Ainsi, les entreprises doivent être très sélectives et attentives quant à la qualité des solutions tubulaires choisies pour le transport et le stockage du carbone capté.
C’est ici que Vallourec intervient pour accompagner et faciliter le développement des projets CCUS. Par exemple, nous soutenons actuellement quelques-unes des principales entreprises énergétiques dans leurs efforts pour développer des projets à grande échelle en Europe.
Nous sommes bien positionnés et mettons à profit nos compétences internes, en adaptant notre portefeuille de matériaux et produits, pour répondre aux exigences complexes des technologies CCUS. Les défis spécifiques sont notamment l’exposition des matériaux à de basses températures ou à des environnements corrosifs.
En effet, Vallourec a déjà été fourni, par le passé, de multiples projets, que ce soit pour des pipelines de transport de CO2 onshore/offshore ou pour des puits d’injection, dans le monde entier.
Collaborations technologiques
Vallourec participe également à plusieurs projets de R&D avec de grandes entreprises du secteur énergétique, des instituts de recherche et des universités. À titre d’exemple, nous étudions actuellement les risques de corrosion liés aux impuretés du CO2 et les limites d’utilisation des matériaux. Nous développons également des solutions innovantes pour réduire les risques financiers, techniques et environnementaux tout au long de la chaîne de valeur.
En outre, notre nouvelle et innovante solution, Intelligent Pipe (tube intelligent), offre un grand potentiel en termes de CCUS. Cette gamme de tubes intelligents fournit une surveillance continue en temps réel, grâce à de minuscules capteurs intégrés à nos tubes. Les capteurs collectent des données dans des zones auparavant difficiles d’accès entre les tubes de cuvelage et les tubes de production. Les opérateurs peuvent surveiller les anomalies ou détecter les fuites et ainsi réagir avant que l’intégrité du puits d’injection ne soit compromise.
Une position unique
En tant que fournisseur de bout en bout de solutions tubulaires premium et hautement performantes, nous bénéficions d’une position unique pour aider le secteur de l’industrie à déployer des infrastructures CCUS sûres et durables dans le monde entier.
A propos de Leila Faramarzi
Leila Faramarzi a rejoint l’organisation ETO (Energy Transition Opportunies) de Vallourec en 2020. En qualité de directeur CCUS, elle est responsable de la stratégie du Groupe en matière de produits, marché et développement commercial pour cette technologie. Leila est titulaire d’un doctorat en capture du carbone de l’Université technique du Danemark (DTU). Elle a 15 ans d’expérience internationale dans le domaine du CCUS, incluant sa dernière mission au sein d’Equinor (anciennement Statoil) en Norvège.
Ali Meschi Amoli
Ali Meschi Amoli a rejoint Vallourec en 2017 en qualité de directeur du marketing stratégique. En 2020, il a été nommé responsable marketing et développement du pôle CCUS d’ETO, plus particulièrement chargé du développement commercial du Groupe pour les applications émergentes de ce domaine. Diplômé de l’IFP School, Ali a travaillé pendant quatre ans chez TOTAL dans des fonctions de développement commercial, allant du domaine de la production de pétrole et de gaz aux énergies renouvelables