Anna Zaborowska, entre Sherlock et Baudelaire
Anna Zaborowska, entre Sherlock et Baudelaire
25/09/2019 – Carrières
Après des études en Pologne, Anna a démarré une brillante carrière en France dans le domaine du contrôle de gestion.


Racontez-nous votre parcours.
J’ai étudié en Pologne à l’Université d’Economie à Poznań. J’ai terminé par un Master en finances et politique monétaire, mais étant plutôt intéressée par l’entreprise, j’ai rejoint l’AIESEC, l’Association Internationale des Etudiants en Sciences Economiques et Commerciales. Aidée d’une équipe de huit personnes, j’y étais chef de projet d’une initiative RSE menée dans les entreprises, puis vice-présidente finance du bureau local à Poznań. Grâce à cette association, j’ai pu venir en France en 2007, pour un stage d’un an en analyse financière et contrôle de gestion chez Delphi (Aptiv aujourd’hui), une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipements pour l’automobile.
A l’issue de ce stage, j’ai été recommandée par mon manager pour un poste en contrôle de gestion au service des achats indirects, où je suis restée deux ans. J’ai ensuite été contrôleuse de gestion au service sales learning & development chez Cisco, une entreprise du secteur informatique. J’ai travaillé cinq ans au sein de cette entreprise, d’abord sur le périmètre Europe, puis EMEA, puis monde, en jonglant entre les téléconférences avec l’Asie et les Etats-Unis. Ensuite, j’ai été contrôleuse de gestion de la business unit industrielle France chez Exide Technologies, un fabricant de batteries pour l’automobile, l’industrie et les sous-marins. On peut donc dire que j’ai un parcours très centré sur l’industrie !
En septembre 2018, alors que je cherchais un nouveau défi professionnel, j’ai été recommandée par un ancien collègue pour un poste chez Vallourec. Un CV en pièce jointe et quatre entretiens plus tard, j’étais embauchée !
En quoi consiste votre travail ?
Je suis contrôleuse de gestion commerciale pour les produits OCTG dans la réunion Europe-Afrique. Je couvre quatre pays (la France, le Royaume-Uni, le Nigéria et l’Allemagne) et je travaille en étroite collaboration avec leurs contrôleurs locaux. Je me concentre particulièrement sur le chiffre d’affaires et marges de France, pour qui je prépare le plan des facturations à chaque révision budgétaire. Pour toute la région, je suis en charge de faire la synthèse des résultats et mettre à jour les prévisions.
Mon rôle consiste aussi à être un support pour les commerciaux quand ils ont des questions sur les coûts de production ou leurs coûts opérationnels, et je les accompagne également dans leurs différents projets. Je suis présente pour eux, tandis qu’eux m’aident à enrichir mes synthèses et à « raconter l’histoire » autour des chiffres.
J’ai profité de l’été pour automatiser au maximum mes reportings, ma façon de travailler, et pour mettre en place des procédures. Cela me permettra par la suite de ne pas perdre de temps sur la production des données et me concentrer sur leur analyse.
Quelles sont les qualités nécessaires pour la réalisation de votre travail ?
Tout d’abord, la rigueur ! C’est un atout indispensable en contrôle de gestion. Certes, l’erreur est humaine, mais moins cela se produit, mieux c’est.
Ensuite, l’esprit d’analyse : mes anciens collègues me surnommaient Sherlock Holmes. J’aime beaucoup investiguer pour trouver la source et ensuite la solution au problème. L’esprit de synthèse est également important, car il faut être capable de donner une vision synthétique de sa business line.
Et enfin, le relationnel ! Un contrôleur de gestion est souvent imaginé en train de traiter des fichiers Excel, enfermé dans son bureau… Dans la réalité, nous devons régulièrement aller vers les autres, être de vrais business partners.
Qu'est-ce qui vous plaît chez Vallourec ?
Dès mes entretiens, j’ai ressenti l’aspect humain du Groupe. Mes interlocuteurs ont réellement pris le temps de me connaître. En fait, je me sentais davantage en discussion qu’en entretien. A chaque fois, j’en sortais en me disant : « J’ai envie de travailler ici ».
Depuis, ma motivation est toujours au beau fixe. J’ai envie de venir le matin, car j’apprécie mes collègues ; nous sommes une équipe soudée, et nous nous entraidons. Dans les périodes les plus chargées, si j’ai besoin de rester un peu plus tard pour finir mon travail, je sais que je ne serai pas seule, c’est plutôt rassurant. Mon manager est toujours à mon écoute et il me respecte, je peux lui parler librement si j’ai un souci, et il me donne régulièrement du feedback.
Parfois, je sors du métro avec mon badge Vallourec dans la main et je me dis : « Je suis fière de travailler ici! ». D’ailleurs, j’ai rejoint la chorale à la rentrée !
Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui sortent d’école aujourd’hui ?
Je leur dirais qu’il ne faut pas tout prendre pour soi. Les femmes ont souvent tendance à vouloir tout faire toutes seules, mais il ne faut pas craindre de demander de l’aide. Et c’est aussi important de relativiser, savoir prendre du recul dans notre travail au quotidien.
Il faut également avoir confiance en soi. Nous ne sommes pas moins douées que les hommes et nous faisons notre travail aussi bien qu’eux. Je ne pense donc pas qu’il faille chercher à leur ressembler ; il faut savoir garder nos identités de femmes.
Qui êtes-vous en dehors du travail ?
Au niveau de mes centres d’intérêts, je suis un peu Madame Tout le Monde. J’aime la lecture, le cinéma, les voyages, les jeux – le bowling, la pétanque, les jeux de société comme le Trivial Pursuit. D’ailleurs, je suis une très mauvaise perdante !
Mais j’ai une grande passion: l’écriture. Je possède un blog où je partage mes observations et mes expériences de vie. Je l’ai arrêté il y a deux ans mais je compte le réactiver, suite à un atelier d’écriture que j’ai fait cet été et qui m’a été offert par mes amis pour mon anniversaire. J’écris plutôt en anglais, je ne me sens pas encore assez à l’aise en français, mais ça viendra ! Paradoxalement, j’ai plus de difficultés à écrire en polonais, alors que c’est ma langue d’origine. Il m’arrive également d’écrire des poèmes. J’envisage un jour – pourquoi pas – d’écrire un livre.