Rencontre avec Fabien Lefèvre, expert en CND
Le CND connaît un fort développement depuis quelques d’années car il répond à des impératifs croissants en matière de sécurité, de gestion des risques et de qualité. S’appuyant sur son expérience du CND dans les produits soudés, Fabien s’implique également dans le secteur de la fabrication additive, un domaine en pleine expansion chez Vallourec
Quel est votre rôle chez Vallourec ?
Le CND est une discipline qui regroupe des procédés et techniques qui permettent de mesurer et d’assurer la conformité et l’intégrité d’un matériau ou d’une pièce sans avoir à la détruire ou à l’altérer. Mon travail est assez technique. Au-delà de la gestion de projets, je prépare, réalise ou fait réaliser des essais expérimentaux, en laboratoire ou en usine, afin de mieux comprendre les nouveaux procédés de CND (qui équiperont demain nos usines) ou d’inspecter, avec les moyens déjà existants, les nouveaux produits développés par le Groupe.
Dans ce cadre, je suis impliqué dans le contrôle de pièces métalliques réalisées en fabrication additive (impression 3D) et je suis en support d’une unité de production du Groupe, basée à Singapour et spécialisée dans la fabrication additive par procédé Arc-Fil. Lorsque les premières pièces y ont été produites, il y a plus d’un an, elles ont été envoyées au VRCF pour inspection. Cela nous a permis de rédiger un guide de recommandations CND à destination de nos collègues Singapouriens avec lesquels nous sommes depuis en contact régulier.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours ?
J’ai obtenu mon doctorat d’électronique dans le domaine des ultrasons à l’Université Polytechnique des Hauts-de-France (ex-Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis). Je suis titulaire d’une thèse sur la caractérisation de couches minces par ondes guidées générées et détectées par laser. Je suis également certifié COFREND (Confédération Française pour les Essais Non Destructifs) niveau 3 en CND-ultrasons (domaine fabrication et maintenance).
Après avoir travaillé dans le centre de recherche d’un grand groupe nucléaire français, comme ingénieur méthodes CND, puis comme ingénieur assistance technique, toujours dans le CND, dans une usine de fabrication de gros composants de cette même entreprise, j’ai rejoint Vallourec en 2019.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre le groupe Vallourec ?
C’est l’envergure internationale du Groupe, mais aussi la proximité entre le centre de recherche et les usines qui m’ont donné envie de travailler chez Vallourec. Cette proximité permet, par exemple, de réagir très rapidement lorsque des défauts récurrents sont détectés sur des lots de pièces. Certaines d’entre elles sont envoyées au centre de recherche où nous réalisons des expertises CND afin de caractériser les défauts. Elles sont ensuite découpées et analysées par les experts du VRCF pour confirmer ce qui a été observé de manière non-destructive et comprendre d’où vient le défaut et éviter qu’il ne se reproduise.
J’apprécie aussi le côté « accessible » des gens. Lors de mon séminaire d’intégration, j’ai pu rencontrer le PDG de l’époque, Philippe Crouzet, et quelques membres du Comex. J’ai vraiment eu l’impression de faire partie d’une équipe. C’est aussi cette approche non cloisonnée que j’ai retrouvée en suivant une formation plus technique dédiée à l’ensemble des produits de Vallourec.
Et qu’appréciez-vous le plus dans votre travail ?
Au VRCF, nous bénéficions d’un environnement véritablement pluridisciplinaire et d’un regroupement d’experts de différentes nationalités. Nous avons l’opportunité d’échanger et d’avancer dans différents domaines. J’ai ainsi énormément appris sur tous les produits Vallourec et beaucoup progressé dans la science des matériaux.
J’aime particulièrement le côté technique du centre, très pointu, supporté par des équipements de dernière génération. Nous avons à notre disposition des moyens laboratoires et du matériel CND de pointe comme une nouvelle cuve à ultrasons. Nous explorons d’ailleurs en R&D, depuis quelques temps maintenant, les techniques d’imagerie ultrasonore, telle que la technologie TFM (Total Focusing Method).
Et quelle est votre vision de la R&D chez Vallourec ?
Dans mes précédents postes, j’avais une vision assez traditionnelle de la R&D, avec des programmes pluriannuels dont il est parfois difficile de voir le bout et des sujets qui servent plus à mettre en avant les technologies et le savoir-faire qu’à réellement essayer de résoudre des problèmes concrets ou à satisfaire les clients. Chez Vallourec, le lien étroit avec le département Innovation offre une vision beaucoup plus dynamique. Les délais sont raccourcis. Il y a une vraie culture du résultat avec une recherche de valeur. J’apprécie ce côté plus opérationnel, plus appliqué de la R&D. Nous sommes vraiment au cœur des projets, avec des échanges directs et réguliers avec les clients, ce qui nous permet de bien appréhender leurs besoins.
Nous commençons à vendre des pièces réalisées en fabrication additive à des clients, comme TotalEnergies, Shell, EDF et Saipem, qui sont très intéressés par notre savoir-faire. S’il y a besoin d’une explication ou de support technique, nous sommes partie prenante et c’est à nous de défendre les essais de contrôle que nous prescrivons.
Notre secteur évolue rapidement. Le renouvelable et les services, par exemple, prennent une place de plus en plus importante dans le portefeuille de projets du VRCF et plus globalement de tous les centres de recherche du Groupe avec lesquels nous avons de nombreuses synergies. Nous avons de belles cartes à jouer.
*DPSU : Développement Procédés & Support Usine
**VRCF : Vallourec Research Center France